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L’accord du participe passé en français

L’accord du participe passé en français

 

Que l’on ait le français comme langue maternelle ou non, la question des règles complexes de l’accord du participe passé est sujet de discorde de la grammaire française. C’est plus simple qu’on ne le croit ! Et il n’est pas nécessaire d’être un as de la linguistique éviter les pièges et ne plus faire d’erreurs et améliorer son français. Aujourd’hui, on vous livre notre petit guide dans cet article avec nos astuces pour en finir avec les fautes et vous simplifier la vie !

participe passé en français

Premier cas de figure : la voix passive

Tout d’abord, posons-nous les bonnes questions. S’agit-il d’un verbe à la voix active ou à la voix passive ? Comment les différencier ? Facile ! La voix passive emploie toujours l’auxiliaire “être”. Elle indique que le sujet du verbe est le “patient” de l’action et non “l’agent”. Cela signifie que le sujet subit l’action mais n’en est pas l’acteur. Un indice est parfois présent dans la phrase : la préposition “par” introduit l’agent. La leçon est claire ? Passons aux exercices, indiquez s’il s’agit de la voix passive ou de la voix active :

a. Je mange une pomme.
b. La pomme est mangée.
c. Le directeur a autorisé l’enseignement du latin par les professeurs.
d. Le professeur est autorisé à télécharger des épreuves supplémentaires.

Corrigé :

a. voix active
b. voix passive
c. voix active
d. voix passive

Suite à cette petite révision, passons à la règle numéro un : dans le cas de la voix passive, on accorde toujours le participe passé avec le sujet.

En pratique, voici un petit jeu, faites l’accord si nécessaire :

a. Elle n’a jamais été intéressé… par l’histoire.
b. Elle n’a jamais été… malade
c. Nous avons joué… de la guitare.
d. Nous sommes arrêté… à la frontière.

Corrigé :

a. passé composé, voix passive, on accorde : elle n’a jamais été intéressée par l’histoire
b. passé composé, voix active, on n’accorde pas : elle n’a jamais été malade
c. passé composé, voix active, on n’accorde pas : nous avons joué de la guitare
d. indicatif présent, voix passive, on accorde : nous sommes arrêtés à la frontière (par les douaniers ?)

participe passé en françaisDeuxième cas de figure : les verbes qui emploient toujours l’auxiliaire “être”.

 

Pour ce type de verbes, il va falloir ouvrir vos manuels de français et réviser les verbes employés avec l’auxiliaire être aux temps composés (passé composé, plus-que-parfait, futur antérieur, conditionnel passé, subjonctif passé). Il n’en existe pas une quantité infinie. On les appelle parfois “verbes de mouvement” mais il faut se méfier de cette étiquette. En effet, le verbe “courir” doit à juste titre être considéré comme un verbe de mouvement, or, il n’est pas employé avec l’auxiliaire “être”. Par ailleurs, le verbe “rester” fait partie de cette liste alors qu’il définit … une absence de mouvement.

Voici la liste complète : naître, mourir, monter, descendre, tomber, arriver, partir, aller, venir, rester, entrer, sortir, retourner, passer (dans le sens de mouvement et non de temps).

On y ajoute les verbes dérivés des infinitifs de cette liste, c’est-à-dire inventés à partir de ces verbes tels que : devenir, revenir, parvenir, etc.

A cela, on ajoute également les verbes essentiellement pronominaux, c’est-à-dire les verbes qui n’existent qu’à la voix pronominale. Par exemple : s’envoler, s’absenter, s’écrouler, se réincarner, etc.

Et voici votre deuxième ressource, la règle numéro deux : dans le cas des verbes qui emploient toujours l’auxiliaire “être”, on accorde toujours avec le sujet.

Passons à la pratique, choisissez le bon auxiliaire et accordez si nécessaire.

a. Nous …………… passé… devant le supermarché.
b. Nous …………… passé… de bonnes vacances.
c. Une catastrophe …………… survenu… .
d. Elles …………… marché… toute la journée.

Corrigé :

a. verbe de mouvement de la liste, auxiliaire “être”, on accorde : nous sommes passés devant le supermarché.
b. verbe de temps, auxiliaire “avoir”, on n’accorde pas : nous avons passé de bonnes vacances.
c. verbe dérivé du verbe venir, auxiliaire “être”, on accorde : une catastrophe est survenue.
d. verbe qui n’est pas dans la liste, auxiliaire “avoir”, on n’accorde pas : elles ont marché toute la journée.

Dernier cas de figure : lorsque le COD est placé devant le verbe.

C’est probablement la situation que l’on redoute le plus. On en a entendu parler une multitude de fois mais on ne sait pas toujours à quoi cela correspond. En introduction, procédons à une petite révision de ce qu’est un COD. COD ? Quézaco ? C pour “complément”, O pour “objet” et D pour “direct. En opposition donc au COI, vous l’aurez compris : complément d’objet indirect. Comment les différencier ? On va modifier la phrase et supprimer les compléments d’objet et se poser les bonnes questions. Un COD répond aux questions “quoi ?” ou “qui ?” alors que le COI répond aux questions “à quoi ?” ou “à qui ?”. On fait quelques exercices ?

a. L’enfant appelle ma sœur.
b. L’enfant téléphone à sa sœur.
c. Le poète permet aux lecteurs de sortir.
d. Le poète autorise les lecteurs à sortir.

Corrigé :

a. COD
b. COI
c. COI
d. COD

Et voici la troisième règle tant attendue : on accorde le participe passé avec les COD lorsqu’ils sont antécédents au verbe, c’est-à-dire qu’ils sont placés devant le verbe.

Nous allons voir si tout est clair. Faites l’accord si nécessaire :

a. La pomme que j’ai mangé… était délicieuse.
b. Elles se sont téléphoné… hier soir.
c. Elles ne s’étaient pas appelé… depuis un siècle.
d. Je ne vous ai pas autorisé… à lire ce document.

Corrigé :

a. La pomme que j’ai mangée était délicieuse. => le verbe est précédé de “que” est un pronom relatif COD qui réfère à la pomme, nom féminin singulier, on accorde donc le participe passé.
b. Elles se sont téléphoné hier soir. => “se” est ici un COI, on dit bien “téléphoner à quelqu’un”, vous vous souvenez ? Pas de COD donc pas d’accord !
Elles ne s’étaient pas appelées depuis un siècle. => “s'” est bien un COD placé devant le verbe, on dit “appeler quelqu’un. On accorde donc au féminin pluriel.
Je ne vous ai pas autorisés à lire ce document. => “vous” est un COD car on dit “autoriser quelqu’un à faire quelque chose”. On accorde donc au pluriel.

Et voilà, vous savez tout sur le participe passé. Désormais, vous ne ferez plus de fautes d’orthographe grammaticale, vous êtes aussi fort que Bernard Pivot !