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Tu ou vous ? Parlons du tutoiement et du vouvoiement

On vous a expliqué la différence mais vous ne savez pas toujours quand utiliser tu ou vous ? Perçons ensemble les mystères du tutoiement et du vouvoiement.

Tutoiement et vouvoiement, tu et vous en français, un cas unique ?

Et bien la réponse est non. Typique des langues indo-européennes, on retrouve ce cas de figure dans toutes les langues issues du latin telles que le portugais, l’espagnol, le roumain ou encore l’italien mais également dans les langues slaves comme le russe, l’ukrainien et le polonais mais aussi dans les langues germaniques en norvégien et en néerlandais par exemple, mais pas dans le monde anglophone où cette distinction a disparu !

Les grands principes

Le tutoiement et le vouvoiement relèvent de l’usage et de la politesse. Vous l’aurez compris, pour ne froisser personne, il est très important de se comporter correctement dans la société. Qu’il s’agisse du monde de l’entreprise dans le cadre de votre travail ou même de relations sociales en dehors du bureau, il est important de savoir quelle attitude et quelle marque respect adopter.

Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que cette distinction n’est pas toujours naturelle pour les Français non plus et il n’est pas rare qu’une relation entre deux interlocuteurs passe par une phase de “vous-tussement”, c’est-à-dire une période où deux personnes oscillent entre le “vous” et le “tu”, n’ayant pas très clairement définie la nature de la relation ou l’ayant vue évoluer.

Ainsi, on utilisera le pronom “tu” lorsque l’on interagit avec un pair, c’est-à-dire une personne que l’on considère égale à nous-même dans le contexte professionnel par exemple. Cela pourrait être un collègue avec qui l’on partage un bureau. C’est également le pronom que l’on utilisera dans le contexte informel, lorsque l’on est présenté, par exemple, à un ami d’ami.

Le pronom “vous”, quant à lui, sera employé dans un contexte formel, envers un supérieur hiérarchique, un chef de service par exemple ou son patron, mais également lorsque l’on s’adresse à un interlocuteur plus âgé.

D’où la difficulté rencontrée lorsque l’on est présenté aux parents d’un amis quand on est un adolescent par exemple ou aux parents de noter conjoint lorsqu’on est adulte. Notre ami ou notre conjoint tutoiera naturellement ses parents, il est néanmoins attendu que l’on les vouvoie. Il est possible dans un temps parfois très réduit que les parents nous invite à les tutoyer mais ce moment peut aussi ne jamais arriver et on est alors tenu de les vouvoyer même des années après notre première rencontre.

De même, dans le contexte professionnel, un supérieur pourrait inviter ses subalternes à le tutoyer mais ce n’est pas automatique. Cas de plus en plus rare, il arrive qu’un chef tutoie ses collaborateurs alors qu’ils sont tenus de le vouvoyer, mais cela instaure alors un rapport de force très déséquilibré.

Vous voyez donc que même pour les Français, cet emploi reste un jeu d’équilibriste périlleux dans les rapports sociaux que l’on entretien avec ses interlocuteurs.

Comment éviter de les utiliser ?

Passons maintenant en revue quelques moyens d’éviter le tutoiement et le vouvoiement lorsque l’on n’est pas sûr de la marche à suivre. Tout d’abord, il convient de garder un ton neutre et donc d’utiliser un registre de langue standard : ni trop soutenu, ni trop familier. On s’efforcera ensuite d’éviter les verbes conjugués, qui font inévitablement ressortir les pronoms et les marques de conjugaison.

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